LE SOUVENIR
Selon le Larousse, le souvenir est une " survivance dans la mémoire, d'une sensation, d'une impression, d'une idée, d'un événement passés." Ainsi, les objets peuvent évoquer des souvenirs appartenant à la mémoire collective, puisqu'ils traversent des époques et témoignent du passé. Les objets deviennent alors des métaphores d'événements ou d'archétypes connus de tous.
NAMI, Adeline Caudrelier
Nami est un haut-parleur crée par Adeline Caudrelier. Il donne vie à une nouvelle expérience sonore multi-sensorielle. Il stimule des sens tels que la vue et le toucher. L'esthétique du pliage est également intégrée en utilisant les codes et le savoir-faire utilisés en haute couture pour créer les plis.
Source: www.yooko.fr
L'art du pli :
Adeline Caudrelier propose une vision très haute couture de l'enceinte acoustique à travers un travail qui met en exergue toute la finesse de l'art du pli qui nous provient de la Chine. Nami dispose d'un cornet interchangeable en papier recyclable blanc. Le pli donne donc vie à la surface inanimée du cornet. Cet objet design au caractère unique renvoie de façon évidente à l'origami, mais aussi à l'univers de la mode; où nous pouvons retrouver la fraise de costume et de nombreuses jupes plissées.
Origami Nami
Fraise de costume
Jupe plissées
Lampe origami
Esprit floral :
La fleur "belle de jour" ressemble à Nami, car comme elle, elle va s'ouvrir et se fermer en fonction de l'intensité lumineuse.
Belle de jour
Réglage de l'intensité sonore
Esprit rétro :
Nami fait indéniablement penser à un gramophone, qui est un appareil ancien permettant de jouer mécaniquement un morceau de musique sur un disque phonographique. C'est surtout l'aspect esthétique lié au cornet de Nami qui fait penser à ce dispositif, le plus souvent de forme conique, qui permet l'amplification du son du gramophone.
Gramophone (1886)
Nami (2011)
Objet de comparaison : Le Neo-gramophone
Le Neo-gramophone est né de l'imagination du designer Lars Amhoff. C'est une version contemporaine voire futuriste des touts premiers tourne disques. Inspiré de l'origami, il a une forme abstraite propre, rappelant une plante. Il présente une interface simple permettant d'écouter les morceaux soit en streaming grâce à une connexion internet soit en les téléchargeant directement via Bluetooth. Il présente aussi plusieurs hauts-parleurs.
Source : www.yooko.fr
Le Neo-gramophone ressemble à Nami car ils sont tout deux inspiré du gramophone. Il possède également une interface adapté au téléphone portable et présente des hauts-parleurs.
Contrairement à Nami, il est fabriqué à partir d'un matériaux unique: le plastique. Il a une forme beaucoup plus géométrique et abstraite avec un coté futuriste, alors que Nami est plus classique.
Corrie. L et Charlotte. D
LOUIS GHOST, Philippe Starck
La chaise Louis Ghost a été créé par le designer français Philippe Starck. Elle est inspirée du fauteuil de l'époque Louis XVI. Le créateur a voulu réinterpréter ce modèle historique par l'utilisation du polycarbonate; elle devient donc épurée, transparente et pratique d'entretien. Le nom "Ghost" évoque une apparition dans le présent du modèle d'époque.
Archétype :
Stylisation :
Philippe Starck a choisi de styliser la chaise en l'épurant et en utilisant des matériaux modernes (Polycarbonate transparent). Il a conservé la silhouette d'origine de la chaise et a estompé les détails.
Réapparition :
La matière transparente évoque une manifestation surnaturelle , comme une apparition de la chaise de Louis XVI.
Objet de comparaison: CUTOUT
La CUTOUT est un chaise conçue par le studio de design japonais YOY :
Les points en commun avec la Louis ghost sont :
- La stylisation
- L'unicité du matériau
- La simplicité
Néanmoins il y a des différences entre ces deux objets:
- La réalisation a été plus simple
- Elle a été réalisé avec une matière différente
- Dans la CUTOUT on coupe le dossier pour en faire le siège
Julien.B
Flavien. G
A STACKING HOMMAGE, Dirk Winkel
Pour son projet de fin d'études de l'université des Arts de Berlin, Dirk WINKEL a imaginé en 2008 A Stacking Hommage , une réédition de 3 objets mythiques du design dans une version modernisée, empilable et moins onéreuse. Les chaises d'origines ne sont autres que la Barcelona Chair de Mies Van der ROHE, la LC2 de Le CORBUSIER ainsi que la Lounge Chair de Charles EAMES.
Designer de produit Berlinois spécialisé dans les luminaires et le mobilier, Dirk WINKEL â étudié à l'université d'Arts de Berlin avant d'entamer un master au Royal College of Art de Londres. Diplômé en 2010, il a ensuite travaillé pour différents designer et studio à Berlin et Londres avant de créer son propre studio à Berlin en 2011. En 2012, il a enseigné le design de construction à l'Université des Arts de Berlin. Il a également remporté l'Award du " Swedish design " et plusieurs fois nominé pour d'autres prix.
Concept
A travers A Stacking Hommage, Dirk WINKEL a la volonté de changer le message original des designers. Les chaises en plastique perdent ainsi l'image du pouvoir financier et de la richesse de part leur matérialité, tout en gagnant une idée d'intégrité morale. Cela permet de libérer les archétypes par leur apparence rigide de façon ironique. En effet, les originaux avaient la particularité d'être très confortables, or le plastique rompt avec cette image. De plus, il poursuit la volonté du Bauhaus: rendre des produits design accessibles à tous.
Source: www.treehugger.com
Objets d'origine
Mies Van der ROHE:
Barcelona Chair:
-structure en acier chromé
-lanières de cuir
-assise courbée
Dirk WINKEL:
LC2:
-chaise en polypropylène ( plastique ), rendant l'objet plus léger
-forme identique
-couleur grise uniforme
Dirk WINKEL
Lounge chair:
-chaise en polypropylène ( plastique ), rendant l'objet plus léger
-forme identique
-objet en 3 parties :
assise, repose pieds et pied de la chaise
-couleur grise uniforme
WINKEL et ZWICKY face à Le CORBUSIER
(1) LC2, Le CORBUSIER
(2) Dommage à Corbu, Stefan ZWICKY
(3) A Stacking Hommage, Dirk WINKEL
Tout comme Dirk WINKEL, Stefan ZWICKY a repris la LC2 chair (1) de Le CORBUSIER pour en faire un objet nouveau.
Cependant, le concept y est différent. Le concept de ZWICKY s'intitule "Grand confort, sans confort, Dommage à Corbu" (2) et fut créé en 1980.
C'est une parodie de l’œuvre initiale, rien que le nom est une critique: "grand" et "sans" riment, mais se contredisent. Réalisée en béton avec une structure d'acier, elle dénote complètement de la chaise d'origine (1), aux pieds chromés et recouverte de cuir. Contrairement à cette dernière, la "Dommage à Corbu" (2) n'a aucun atout esthétique: pas de brillance, marques de soudures apparentes: aucun confort.
L'objet est donc en opposition totale avec l'original.
On a donc deux hommages différents: les deux changent les matériaux mais pas pour les mêmes raison: d'une part, WINKEL tend à créer quelque chose de plus léger, d'empilable et de moins cher tout en restant dans la continuité de Le CORBUSIER. D'autre part, ZWICKY créé quelque chose de plus lourd, n'ayant pour seul objectif de tourner en dérision la LC2. L'objet porte alors un lourd sens ironique.
Inès C. et Tom Z.
HOTEL FOUQUET'S BARRIERE, Edouard François
Situé dans le 8ème arrondissement de Paris, le luxueux Hôtel Fouquet's Barrière est un ensemble de sept immeubles composés de vrais et faux haussmanniens. Reprenant les codes de l'architecture et l'urbanisme du XIXème siècle, cette imitation représente la conservation et la stylisation d'un archétype de la ville de Paris : l'architecture Haussmannienne.
Imitation :
Construit pour les collectivités et comme prévention hygiénique, l'architecture Haussmannienne caractérise l'environnement de Paris.
Cette architecture est définie par une façade ornementée de moulures et de corniches, ainsi que de fenêtres placées de façon méthodique et avec comme matériau, la pierre de taille.
L'Hôtel Fouquet's Barrière imite cette architecture en reprenant la taille des bâtiments et les ornements.
Continuité et discontinuité visuelle :
Edouard François, l’architecte en charge de ce projet, a cherché à garder une certaine fluidité dans la construction par rapport aux immeubles traditionnels, déjà présents en mettant à la même hauteur l’emplacement des fenêtres. Créant alors, une fluidité à la fois homogène et hétérogène, provoquée par le contraste des deux matériaux :
- La pierre de taille, typique de la construction Haussmannienne.
- Le béton, pour le Fouquet’s Barrière. Un matériau bien plus brut cherchant toutefois l’imitation mais qui révèle les moulures.
La discontinuité est aussi ressentie par la disposition hasardeuse des fenêtres et leur style qui dénote des fenêtres de l'architecture Haussmannienne classique. En effet, les fenêtres sont larges et ressortent des murs, donnant un aspect copié-collé.
Fenêtres placées aléatoirement, dépassantes du mur.
Rencontre entre 2 mondes :
D’un côté, la façon traditionnelle Haussmannienne donne une impression de « vécu », d’un autre côté, la façade bétonnée semble dénoter le paysage conventionnel tout en étant dans la continuité de cette tradition paysagiste.
Objet de comparaison : Basic Baroque de Rachel Horrock
Basic Baroque est une décoration murale personnalisable.
Ces scratchs se détachent et se rattachent à la guise de l'acheteur et créé une interactivité, ce qui rend le mur unique. De plus, ce scratch peu commun reprend les motifs baroques avec les fleurs d'acanthe, créant un relief qui rappelle les anciennes tapisseries. Ainsi, l'Hotel Fouquet's Barriere et Basic Baroque se complètent par la rencontre entre l'ancien et le moderne.
Sources :
www.martin-argyroglo.photoshelter.com
www.laurentdelporte.com
www.interiorzine.com
Marina U. et Pauline D.